
Explorateur de Conscience
Reconnaitre ses blessures d'âme
26/10/2012 18:14
Souvenez-vous : vous n'êtes pas que votre passé ! Cependant, il arrive que le passé nous anime subrepticement... Aujourd'hui, nous sommes, aussi, le petit enfant d'hier... Revisiter son passé, en pensées et avec émotion, c'est se donner une chance d'intégrer ce qui est lové en soi, de reconstruire son histoire, de la reconnaitre enfin pour donner une forme à son présent : le trans-former ! C'est aussi quitter ces attitudes répétitives qui nous placent en fermeture interieure et nous font souffrir.
Lorsqu'enfant, nous n'avons pas été reconnu dans un de nos besoins, nous avons éprouvé des émotions et nous avons interprété la situation. Ce schéma cognitif est intégré. Les états affectifs de notre entourage nous ont également impacté. Qu'à fait l'enfant de l'époque dans cette situation de non-reconnaissance ? Il a modifié son attitude en s’efforcçant de faire ce qu'il croit devoir être fait pour être aimé ; ou alors il s'est opposé à son environnement et posé en rebelle. Dans les deux cas, il s'est senti blessé dans son être et une information s'est inscrite en lui. Cette information (ou distorsion cognitive) lui a fait créer ce qu’on appelle un masque. Le masque fait obstacle à l'émotion véritable, à la perception de soi, à l'éprouvé corporel, à la rencontre de l'autre... il construit un faux-self.
Le lien est ici assez direct. Par analogie, c'est comme si vous blessiez une partie de votre corps. Alors, plutôt que la soigner vraiment, vous cacheriez votre blessure sous un "masque-pansement". Pourtant, à chaque fois que l'on toucherait cette partie du corps : vous auriez mal ! Il en va de même avec votre blessure d'être. Vous aménagez des contre-attitudes, des comportements afin de camouffler votre plaie d'âme. Et d'habitude en habitude, d'année en année, vous ne savez plus pourquoi vous agissez toujours comme ceci ou cela, malgré... malgré... il y a toujours des "malgré" !
Reconnaitre le masque et les situations qui déclenchent vos stratégies d'adaptation inéfficaces et coûteuses... Identifier la blessure. La relier à votre histoire singulière. Accepter ce pan de vous-même. Accueillir votre vulnérabilité... Pardonner profondément. Faire émerger votre véritable potentiel... Voici le saut qualitatif et thérapeutique d'un changement de paradigme. Vous n'êtes plus pleinement victime de vos voiles. Vous êtes l'acteur de votre changement profond. Rien n'est magique et le temps est souvent un précieux allié, car nous avons autant de désir à changer que de résistance à changer. C'est humain ! Mais nous ne pouvons changer que lorsque nous y voyons un sens profond. Sinon, l'on comprend avec sa tête, mais pas avec son coeur...
Pour aller plus loin, revisitons la modélisation de ces blessures que Madame Bourbeau nous a offert. Elle en identifie cinq ainsi que les masques correspondants :
1. Blessure de rejet et masque de fuyant
Le rejet est souvent la première blessure à se manifester dans la vie d’un humain : il peut la vivre dès la naissance et même parfois avant. L'exemple clé est celui de l’enfant non désiré, pour quelques raisons que ce soient ... L’enfant se crée alors un masque de fuyant, d'évitant ; sa caractéristique est qu'il vit souvent dans son monde (imaginaire). Adulte, il va souvent fuir facilement ou cherche à se cacher, à ne pas être remarqué, notamment lorsqu'il a peur ou quand il pense que sa présence n’est pas désirée.
2. Blessure d’abandon et masque de dépendant
En psychologie, il est reconnu que l'enfant vit une angoisse d'abandon aux alentours de ses 10 mois. C'est une étape clé de son développement psychoaffectif, un organisateur psychique, qui lui permet de se désidentifier de sa maman. C'est grâce à ce sentiment qu'il intégrera , à la fois l'impermanence de l'objet et le fait que l'objet de son amour ne meurt pas en son absence. De ce fait, lui non plus ! Abandonner quelqu’un, c’est le laisser pour autre chose ou pour quelqu’un d’autre. L'exemple clé est celui du petit enfant mis chez une nounou. La blessure d’abandon s'ouvre quand le petit ne se sent pas assez nourri affectivement. L’enfant perçoit ses parents comme ayant de la difficulté à répondre à ses besoins. Le masque de dépendant affectif est en place trés tôt, du fait de l'immaturité naturelle du petit humain ; la blessure s'ouvre lorsque l'enfant ne peut pas sortir de cette fusion et dépendance première. Une fois adulte, il cherchera inconsciemment tous les moyens pour obtenir l’attention et la re-connaissance dont il a manqué.
3. Blessure d’humiliation et masque de masochiste
La blessure d’humiliation s'ouvrirait entre 1 et 3 ans. A cette période, l’enfant ressent que son parent a honte de lui s’il se salit par exemple, s’il se tient mal dans un contexte socialement codé, s’il fait des choses où le parent manifeste du dégoût...etc. L’enfant va porter alors un masque de masochiste. L’humiliation, c’est le fait de se sentir abaissé, de s’abaisser soi-même, mais aussi, paradoxalement, d'abaisser autrui. Le masochisme correspond au comportement d’une personne qui, inconsciemment, recherche l’humiliation. Elle peut, par exemple, aménager la réalité afin de se punir elle-même avant que quelqu’un d’autre ne le fasse... histoire de garder le contrôle sur le monde "connu" et d'être "fidèle" à sa blessure.
4. Blessure de trahison et masque de contrôlant
Le terme-clé est fidélité. Etre fidèle, c’est garder ses engagements, être loyal : on fait confiance à une personne fidèle ; et quand la confiance est détruite, on peut souffrir d'un sentiment de trahison. Cette blessure se révèle entre 2 et 4 ans, au coeur de l'oedipe. Pour diverses raisons, l’attachement au parent du sexe opposé est "absolu", ce qui pourra affecter les relations affectives et sexuelles dans sa vie adulte. L’enfant se sent trahi par son parent chaque fois que celui-ci ne tient pas une promesse ou chaque fois qu’il trahit sa confiance. L’enfant commence à se créer un masque de contrôlant pour se protéger. Ce n’est pas le même type de contrôle que celui du masochiste. Il va contrôler pour être sûr de tenir ses engagements, pour être fidèle, responsable ou pour s’assurer que les autres tiennent leur engagement.
5. Blessure d’injustice et masque de rigide
Elle se révèle entre 3 et 5 ans, quand l’enfant devient conscient qu’il est singulier, avec ses différences. L’enfant va parfois trouver injuste de ne pas pouvoir s’exprimer tel qu’il le voudrait et il intégre le message qu'il ne peut pas être lui-même. Face à ce sentiment d’injustice, sa réaction est de se "couper" de son ressenti, pour se protéger. L’enfant porte alors un masque de rigidité. Il ne ressent rien. Rien n'est donc préhensible par l'exterieur. Mais ce n’est pas parce qu’il cloitre ses affects qu’il ne ressent rien. Cependant, il aménage la réalité comme s'il se faisait croire que rien ne le touche.
"Connais-toi toi-même et tu connaitras l'univers et les dieux"... Socrate nous y invite depuis longtemps !
Qui-suis-je dans ma relation à moi-même ? Aux autres ? Au monde ?
Vous pouvez transmettre le contenu des articles dans la mesure où vous respectez leur intégralité et en citiez leur source : association nouvelles clés santé. Merci à vous !
—————
Sujet: Reconnaitre ses blessures d'âme
Aucun message nʼ a été trouvé.